Etude du marché de la chaussure

 

Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1067 femmes âgées de 20 à 50 ans, sur la période du 13 au 15 novembre 2020. L’étude porte sur leurs comportement d’achats en termes de chaussures.

 

83% des femmes achètent des chaussures importées

Dans le détail, les Dakaroises de la tranche d’âge de 20 à 30 ans sont celles qui achètent le plus ces articles (85%).

En analysant les résultats par CSP, on constate que les salariées cadres (90%) et les étudiantes (87%) figurent parmi les clientes les plus assidues sur ce marché.

La « qualité » est la principale raison qui motive leur achat (39%). Le prix vient en 4ème position (13%) après la préférence pour le style de ces chaussures (23%) et le confort (14%).

Une paire de chaussures est achetée en moyenne à 8 750 F CFA .

 

Articles les plus prisés : ballerines (38%), escarpins (23%), baskets et sandales (10%)

Les choix portent dans l’ordre sur les ballerines (38%), les escarpins (23%), les baskets et les sandales (à égalité à 10%).

Les travailleuses indépendantes (entrepreneurs) (43%) et les étudiantes (32%) sont celles qui achètent le plus souvent des ballerines. Les salariées non cadres (34%) sont celles qui achètent le plus les escarpins.

Les articles tels que les mocassins et les boots (à égalité à 4%), les sabots (3%) et les espadrilles (1%) concernent une portion infime des achats, en volume.

Les pointures les plus recherchées sont : les pointures 38 et 39 (à égalité à 27%).

Les achats sont guidés d’abord par le goût et les préférences du moment (32%), puis par la marque (23%), le modèle (20%), la mode ou la couleur (à égalité à 7%).

La couleurs noire (58%) est la couleur la plus recherchée.

 

Occasions où ces chaussures sont généralement portées: port de tous les jours (34%), sorties en semaine (24%) et  travail (17%)

Typiquement, les salariées cadres achètent des articles pour leurs activités professionnelles (55%) tandis que les étudiantes (37%) et les travailleuses indépendantes (entrepreneurs) (35%) le font plutôt pour le port de tous les jours (essentiellement les baskets et sandales).

En ce qui concerne les sorties en semaine, les employées actives dans le secteur informel sont celles qui achètent le plus ces chaussures pour cette occasion (41%).

 

34% des femmes effectuent des achats tous les 3 mois, 33% tous les mois, 19% le plus souvent possible, 13% tous les 6 mois et 1% tous ans

Les salariées cadres (46%), les femmes actives dans le secteur informel (39%) et les 31 – 40 ans (38%) sont les catégories où les achats mensuels sont les plus fréquents.

 

Canaux d’achats les plus utilisés : marchés (42%), magasins (32%), vendeurs ambulants (15%)

Les marchés restent les principaux distributeurs de ce type d’articles, 42% des achats y sont effectués. 32% achètent en magasins et 15% chez les vendeurs ambulants.

Les canaux les moins utilisés (en volume) sont le shopping lors de voyages à l’étranger (7%), les sites de vente en ligne établis au Sénégal (3%) et l’achat chez des proches (1%).

La possibilité de pouvoir apprécier la qualité des articles sur place reste un aspect important pour les acheteuses, facteur qui   explique largement les volumes achetés sur les marchés (31%) et en magasin (46%) et le non décollage des achats en ligne.

En revanche, 44% de celles qui achètent en ligne sont motivés par la flexibilité qu’offre ce canal (achat en quelques clics).

 

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People and Data, est un cabinet spécialisé dans la recherche marketing et sociale. Nous réalisons des études d’impact, études de marché, sondages, études de faisabilité et business plans.

Nous intervenons au Sénégal, au Mali, au Niger, au Burkina Faso, en Cote d’ivoire, au Ghana, au Togo, au Benin, en RDC et au Cameroun.

Étude du marché des vêtements importés

Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1067 Dakaroises âgées de 20 à 50 ans, sur la période du 12 au 14 octobre 2020. L’étude porte sur leurs habitudes d’achats en termes de vêtements importés.

92% des Dakaroises achètent des vêtements importés

Les Dakaroises restent fortement intéressées par les vêtements importés : 92% d’entres elles déclarent en acheter. Dans le détail, celles de la tranche d’âge 20 – 30 ans sont celles qui en achètent le plus (94%).

Relativement aux CSP, les étudiantes (92%) et les travailleuses indépendantes/entrepreneurs (91%) figurent parmi les clientes les plus assidus de ce marché.

La « qualité » est la principale raison qui motive leur achat (54%). Le prix vient en 3ème position (10%) après la préférence pour ce style d’habillement (17%) parmi les raisons qui motivent leur achats.

Concernant le prix, ces femmes dépensent en moyenne 7 885 F CFA pour l’achat d’un article vestimentaire.

 

Articles les plus prisés : robes (43%), pantalons (16%) et jeans (14%)

Pour cette catégorie, les choix portent dans l’ordre sur les robes (43%), les pantalons (16%), les jeans (14%) et les jupes (10%).

Les salariées cadres (46%), les travailleuses indépendantes (entrepreneurs) (46%) et les étudiantes (44%) sont celles qui achètent le plus souvent des robes.

Les articles tels que les polos (1%), les vestes (1%) et les tuniques (1%) concernent une portion infime des achats, en volume.

Les tailles les plus recherchés pour les hauts sont : la taille «M» (25%), la taille «XL» (15%) et la taille «S» (13%). Pour les bas il s’agit des tailles :  «40» (17%), «38» & «42» (à égalité à 16%).

Les dakaroises achètent plus selon leurs goûts et préférences du moment (36%), que selon la marque(21%), le modèle (15%), la mode (11%) ou la couleur (8%).

Les couleurs crème (24%), rose (19%), bleu et beige (à égalité à 14%) sont les couleurs préférées pour les hauts tandis que les couleurs beige (51%), bleu (18%) et crème (11%) sont choisies pour les bas.

 

Occasions où ces vêtements sont portés : port vestimentaire de tous les jours (38%), habillement pour le travail (23%) et sorties en semaine (21%)

Sortir en famille, aller au travail, assister à des cérémonies… Les occasions ne manquent pas aux femmes pour faire du shopping. 38% achètent des vêtements importés pour le port vestimentaire de tous les jours, 23% le font pour aller au travail et 21% pour les sorties en semaine.

Typiquement, les salariées cadres achètent ces vêtements pour leurs activités professionnelles (44%) tandis que les femmes actives dans l’informel (39%) et les étudiantes (39%) le font plutôt pour le port vestimentaire de tous les jours (essentiellement les jeans).

Les 20 – 30 ans sont elles motivées par les sorties en semaine pour leur achats.

 

48% des femmes effectuent des achats tous les mois, 25% tous les 3 mois, 15% le plus souvent possible, 11% tous les 6 mois et 2% tous les ans

Typiquement, les étudiantes (56%), les travailleuses indépendantes/entrepreneurs (47%) et les 20 – 30 ans (51%) sont les catégories où les achats mensuels sont les plus fréquents.

 

Canaux d’achats les plus utilisés : marchés (43%), magasins (28%), vendeurs ambulants (15%)

Les marchés restent les principaux pourvoyeurs de ce type d’articles, 43% des achats y sont effectués. 28% achètent en magasin et 15% chez les vendeurs ambulants.

Les canaux les moins utilisés (en volume) sont les sites de vente en ligne établis au Sénégal (6%), le shopping lors de voyages à l’étranger (6%) et l’achat chez des proches (2%).

La possibilité de pouvoir apprécier la qualité des articles sur place (41%) reste un aspect important pour cette cible. Elle explique largement les volumes achetés sur les marchés et en magasin (73%).

En revanche, 44% de celles qui achètent en ligne sont motivés par la flexibilité qu’offre ce canal. Les achats auprès des vendeurs ambulants sont eux motivés par des prix bas (28%).

 

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First impacts of Covid-19 on Senegalese population

As of May 2020, Senegal continues its mobilization against the Coronavirus Covid-19 pandemic, like most African countries.

The first official case of Covid-19 was diagnosed on March 2, 2020 even if, it is not excluded that subsequent epidemiological research could reveal in the months to come, an earlier arrival of the virus on the national territory, as has been the case in other countries.

Gradual response measures have been taken by Government since that date, ranging from the closure of the AIBD airport on March 20, 2020, the establishment of a curfew from 8 p.m. to 6 a.m. on March 23, and the travel ban between regions.

Almost two months after the arrival of Covid-19, we were interested in the first combined socio-economic repercussions of the measures taken internally and the consequences of Covid-19 in the main countries of immigration of Senegalese citizen such as Italy, France, Spain and the USA.

This study is based on the following 5 themes:

  • unemployment and incomes ;
  • food security ;
  • health ;
  • media ;
  • distribution of Covid-19 aid.

Methodology

This survey is based on a national panel spread over the 14 regions of Senegal and followed for over 2 years by People and Data (P&D) team, well before they find out the first case of Covid-19 in Wuhan. That allows us to be able to measure some of the early effects of the arrival of the Covid-19 since March 2.

The evaluation was made from March 2 to April 26, 2020. The panel consisted of 1,200 people of all ages, gender, urban/ rural place of residence, socio-professional categories and level of education. It was established based on a two-stage random draw with stratification by region and urban / rural place of residence. This strategy has enabled the creation of a representative panel of the national population in its entirety and diversity.

Unemployment and incomes

We focused first on the change/variation in the amount of incomes received and then on the maintenance/loss of professional activity since March 2.

The decrease of incomes

Since the arrival of Covid-19, 81% of those who were on activity on March 2 have experienced a drop in their income compared to the period before Coronavirus. This decrease is approximately of same magnitude when compared to the same period in 2019.

If we look at the detailed results, we can see that women are globally more affected than men: 83% of active women are facing this situation against 79% of men.

We also noticed that the extent of the drop of incomes gradually increases with age: people over 55 are the most strongly affected by the loss of income: 86% against, for example, 79% among 18-25-year-olds.

The drop reaches 85% of the active population whose education stopped at the primary level, 89% of those who had their education in Arabic (Daara) and the same percentage for those who did not receive any education against 68% for those who pursued graduate studies.

Active workers in the informal sector (84%) are more affected by this drop of income compared to managers (53%) and Non-managers (71%) working in the formal sector. Knowing that there is a quasi inexistence of social safety nets in the informal sector, one can easily imagine the additional precariousness/poverty caused by the arrival of the virus in this category of labor force.

Analyzing the results by region reveals that the decline is more severe in Diourbel (86%), Kaolack (86%), Ziguinchor (95%), Kolda (92%) and Kaffrine (86%) regions. The drop is relatively less marked in Dakar (78%) and Fatick (75%).

Unemployment

For 100 workers who were active on March 2, 37 stopped all their activities on April 26, 28 was working part-time and 35 continued to work « normally», with 2 of them who are doing teleworking.

Let’s note that teleworking is a reality for only 2% of the working population. This can be easily explained by the incompatibility of most activities practiced with teleworking: workmen, merchants, transport jobs, fishermen etc.

The comparative analysis according to socio-demographic categories of the total loss of activity shows the following results:

  • 44% of women are affected by the total loss of activity compared to 33% of men;
  • 64% of people over the age of 55 vs 33% of people aged 18-25;
  • 42% of adults who dropped out of elementary school, 40% of those educated in Arabic and 50% of those who did not receive any education compared to 28% of those in employment with higher education.

The regions with the highest percentages of total loss of activity are Kaffrine (60%), Ziguinchor (52%), Diourbel (51%), Thiès (45%) & Saint-Louis (42%). The less affected regions are Dakar (31%), Louga (22%) and Tambacounda (25%).

Food safety

The Covid-19 has succeeded to impact the diet of a part of Senegalese very hard and very quickly. Since its entry into the country, nearly 23% of households have lost at least one daily meal, going from 3 to two daily meals or sometimes from 2 to one daily meal.

The impact of the virus is even more pronounced on the quality of meals: 45% of households have a less rich and varied diet than before the virus arrived. This drop in quality is directly linked to a drop in consumption of meat, fish, vegetables, fruit and dairy products.

If this situation persists, it could have serious health consequences for children under 5 and pregnant women in the short and medium term.

The percentage of households having lost at least one daily meal is higher in Kédougou (55%), Sédhiou (38%), Fatick (32%), Matam (30%) and Tambacounda (27%) regions. The rate is 19% in Dakar and 18% in Louga which are the regions with the lowest rates.

Health

Waiver of health care

The study reveals that the Coronavirus already has collateral effects on the community health, including care for other pathologies. Indeed, the fear of contracting the virus along with the decision of some health professionals such as dentists, ophthalmologists or gynecologists to stop receiving patients from mid March to the first days of April, has resulted in that 14% of Senegalese gave up or were unable to receive health care, for illnesses different from Covid-19 over the period from march 02 to April 26.

The cross analysis shows that:

  • women (18%) are more affected by that voluntary or involuntary renunciation of care than men (12%);
  • managers working in the formal sector (33%) and students (23%) are more affected than employees working in the informal sector (8%);
  • people who have attended university (20%) are more affected than those who have dropped out of elementary school (14%).

The highest rates are found in Louga (22%), Saint-Louis (20%) and Fatick (20%). The rates are lower in Matam (8%), Diourbel (9%) and Thiès (12%).

Wearing of face mask

Wearing a face mask has become a daily habit for 83% of Senegalese who choose to do so consistently in public spaces. On the other hand, there are still 17% of Senegalese who rarely wear mask or never.

The comparison of the results for those 17% of the population who rarely or never wear a mask shows that the rate of not wearing a mask:

  • equals 26% for those over 55 years vs 13% for 18-25-year olds;
  • equals 30% for those without any education vs. 14% for those with higher education;
  • equals 30% for retirees, 27% for the unemployed, 19% for students vs 7% for executives, 8% for non-executives and 11% for entrepreneurs.

The regions with the highest rates of people non-wearing masks are: Kédougou (36%), Kaffrine (36%), Fatick (36%), Louga (30%), Matam (30%). The lowest rates are identified in Dakar (8%), Thiès (12%) and Sédhiou (15%).

Media

Press point, TV, radio, Internet and Social networks

The daily press briefings hosted by the Ministry of Health and Social Action (MSAS) are followed almost every day by more than 80% of Senegalese people on TV, Radio and on the internet and social media.

Men (84%) are more frequent in the audience of these press briefings than women (79%); young people aged 18 to 25 (88%) more regular than those over 56 (80%); executives in the formal sector (93%), entrepreneurs (89%) and business leaders (89%) more regular than the unemployed (70%) and retirees (70%).

At the regional level, the regions in which the press point is the least followed are Matam (65%), Kaffrine (68%), Sédhiou (62%) and Kédougou (55%). The audience is higher in Dakar (89%) and Thiès (87%).

The semi-containment measures taken by the authorities mean that the populations spend more time in their homes with the result that 70% of Senegalese people spend more time in front of TV. The score is similar for the radio.

The time spent on the internet and social media has increased for 51% of adults.

The analysis by category shows that:

  • in percentage 59% of young people aged 18-25 years consume more megabytes than before the arrival of the virus vs 27% of those over 56 years;
  • 72% of adults who attended higher education consume more megabytes than before the arrival of the virus, 60% of those who did secondary studies vs 35% among people who did not receive any education.

Distribution of Covid-19 aid

As of April 26, 2020, 13% of Senegalese households had received assistance related to the Covid-19 context. Of these 13%, the 10% were helped by a dismemberment of the State and City Councils and the 3% by NGOs.

It should be noted that these aids do not include those of Force Covid-19, the aid fund set up by the Government in the fight against Covid-19 since the distribution of this fund were to officially start on 28 April in the pilot sites of Guinaw-Rails Sud and Yenne while the observation period ended on April 26 for this study.

The referred aid was mainly distributed by City Councils. They generally consisted of kits made up of soaps and hydro-alcoholic gels.

The percentage of households receiving these first aids is higher in the regions of Sédhiou (26%), Kaffrine (14%), Saint-Louis (17%) and Ziguinchor (11%).

The areas receiving the least aid during this period were in Dakar (7%), Matam (8%), Diourbel (6%) and Kaolack (9%).

Conclusion

The study reveals the rapid and wide-ranging repercussions of the arrival of Covid-19 in Senegal on income, the decline in activity, the waiver of health care and food.

The wearing of a face mask quickly broadened thanks to the numerous communication spots encouraging the adoption of barrier measures. However, regional disparities exist.

If it were necessary to draw a profile of the most affected person in this crisis, it would be the following: a woman over 55 years who has received no education, works in the informal sector and lives in the region of Diourbel, Kaolack, Ziguinchor, Kolda, Kaffrine or Saint-Louis.

People and Data

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Premiers effets du Covid-19 sur la vie des sénégalais

En ce début de mai 2020, le Sénégal poursuit sa mobilisation contre l’épidémie de Coronavirus Covid-19, à l’image de beaucoup de pays africains.

Le premier cas officiel de Covid-19 a été diagnostiqué le 2 mars 2020 même si, il n’est pas exclu que des recherches épidémiologiques ultérieures révèlent dans les mois à venir, une arrivée antérieure du virus sur le territoire national, comme cela a été le cas dans d’autres pays.

Des mesures de riposte graduelles ont été prises par les autorités étatiques depuis cette date, allant de la fermeture de l’aéroport AIBD le 20 mars 2020 à l’instauration d’un couvre feu entre 20h et 6h le 23 mars, sans oublier la mesure d’interdiction des déplacements entre régions.

Près de deux mois après l’arrivée du Covid-19, nous nous sommes intéressés aux premières répercussions socioéconomiques conjuguées des mesures prises sur le plan interne mais également aux conséquences de l’arrivée du Covid-19 dans les principaux pays d’immigration des sénégalais tels que l’Italie, la France, l’Espagne et les USA.

L’étude porte sur les 5 thématiques ci-après :

  • chômage et revenus ;
  • sécurité alimentaire ;
  • santé ;
  • média ;
  • distribution de l’aide.

Méthodologie

L’étude se base sur un panel national réparti sur les 14 régions du Sénégal et suivi depuis plus de 2 ans par People and Data (P&D), soit bien avant la découverte du premier cas de Covid-19 à Wuhan. Cette antériorité nous permet de pouvoir mesurer dès à présent les effets immédiats de l’arrivée du Covid-19 depuis le 2 mars.

L’observation a été effectuée sur la période du 02 mars au 26 avril 2020. Le panel est constitué de 1200 personnes de tous âges, sexe, lieu d’habitation urbain/rural, catégories socioprofessionnelles et niveau d’éducation. Il a été constitué sur la base d’un tirage aléatoire à deux degrés avec une stratification par région et lieu d’habitation urbain/rural. Cette stratégie a permis la constitution d’un panel représentatif de la population nationale dans sa globalité et sa diversité.

Chômage et revenus

Nous nous sommes intéressés d’abord à la variation des revenus perçus et ensuite au maintien/perte de l’activité professionnelle depuis la date du 2 mars.

Baisse des revenus

Depuis l’arrivée du Covid-19, 81% des actifs qui étaient en activité au 2 mars ont connu une baisse de leurs revenus par rapport à la période d’avant Coronavirus. Cette baisse est de la même ampleur lorsqu’on la mesure par rapport à la même période en 2019.

Lorsqu’on regarde les résultats détaillés, on constate que les femmes sont en proportion plus affectées par la baisse que les hommes: 83% des femmes actives sont dans cette situation contre 79% pour les hommes.

On constate également que l’ampleur de la baisse de revenus augmente graduellement avec l’âge: les plus de 55 ans sont les plus fortement touchés par la perte de revenus, 86% contre par exemple 79% chez les 18-25 ans.

La baisse atteint 85% des actifs dont l’instruction s’est arrêtée au niveau primaire, 89% de ceux qui ont suivi l’enseignement en arabe et idem pour ceux qui n’ont reçu aucune instruction contre 68% pour ceux qui ont effectué des études supérieures.

Les actifs du secteur informel sont affectés à 84% par la baisse contre 53% pour les cadres travaillant dans le secteur formel et 71% pour le Non cadres du secteur formel. Sachant la quasi inexistence de filets sociaux dans l’informel, on devine aisément la précarité supplémentaire causée l’arrivée du virus chez cette catégorie d’actifs.

L’analyse des résultats par régions révèle que la baisse est plus accentuée dans les régions de Diourbel (86%), Kaolack (86%), Ziguinchor (95%), Kolda (92%) et Kaffrine (86%). La baisse est relativement moins forte à Dakar (78%) et Fatick (75%).

Chômage

Sur 100 travailleurs qui étaient en activité au 2 mars, 37 subissent un arrêt d’activité total au 26 avril, 28 travaillent à temps partiel et 35 continuent à travailler « normalement » dont 2 en télétravail.

Remarquons que le télétravail concerne seulement 2% des actifs. Cela s’explique aisément par l’inadaptabilité de la plupart des métiers pratiqués avec le travail à distance: ouvriers, commerçants, métiers du transport, pêcheurs etc.

L’analyse comparative selon les catégories sociodémographiques de la perte totale d’activité montre les résultats suivants:

  • 44% des femmes sont affectées par l’arrêt total d’activité vs à 33% chez les hommes ;
  • 64% des personnes âgées de plus de 55 ans vs 33% chez les 18-25ans ;
  • 42% chez les adultes ayant arrêté l’école au primaire, 40% chez ceux qui ont fait l’enseignement en arabe et 50% ceux qui n’ont reçu aucune instruction vs 28% chez les actifs ayant effectué des études supérieures.

Les régions dans lesquelles les pourcentages d’actifs en arrêt total d’activité sont les plus élevés sont Kaffrine (60%), Ziguinchor (52%), Diourbel (51%), Thiès (45%) & Saint-Louis (42%). Les régions les moins touchées par ce phénomène sont Dakar (31%), Louga (22%) et Tambacounda (25%).

Sécurité alimentaire

Le Covid-19 a réussi à impacter très durement et très rapidement l’alimentation des sénégalais. Depuis son entrée sur le territoire, ce sont près de 23% des ménages qui ont perdu au moins un repas quotidien, passant de 3 à deux repas ou parfois de 2 repas à un seul par jour.

L’incidence du virus est encore plus marquée sur la qualité des repas: 45% des ménages ont une alimentation moins riche et variée qu’avant l’arrivée du virus. Cette baisse de qualité est directement liée à une baisse des consommations en viandes, poissons, légumes, fruits et produits laitiers.

Si cette situation devait perdurer, elle pourrait avoir de lourdes conséquences sanitaires sur les enfants moins de 5 ans ainsi que les femmes enceintes à court et moyen terme.

Le pourcentage de ménages ayant perdu au moins un repas quotidien est plus marqué dans les régions de Kédougou (55%), Sédhiou (38%), Fatick (32%), Matam (30%) et Tambacounda (27%). Il est de 19% à Dakar et 18% à Louga, régions qui enregistrent les taux les plus faibles.

Santé

Renonciation à des soins de santé

L’étude montre le Coronavirus a déjà des effets collatéraux sur la santé de la communauté, notamment sur les soins pour d’autres pathologies. En effet, la peur de contracter le virus mais également la décision prudente de certains professionnels de santé tels que dentistes, ophtalmologues ou gynécologues d’arrêter de recevoir des patients pendant une partie du mois de mars et jusqu’au début d’avril, a pour conséquence que 14% de sénégalais ont renoncé ou n’ont pas pu recevoir des soins de santé, pour des affections autres que le Covid-19 sur la période du 02 mars au 26 avril.

L’analyse croisée montre que:

  • les femmes (18%) sont plus concernées par cette renonciation volontaire ou involontaire à des soins que les hommes (12%) ;
  • les cadres du secteur formel (33%) et les étudiants (23%) sont plus concernés que les employés du secteur informel (8%) ;
  • les personnes ayant fréquenté l’université (20%) sont plus affectés que les celles ayant arrêté leur scolarité au primaire (14%).

Les plus forts taux de renonciation sont relevés à Louga (22%), Saint-Louis (20%) et Fatick (20%). Les taux sont plus faibles à Matam (8%), Diourbel (9%) et Thiès (12%).

Port du Masque

Le port du masque est rentré dans la vie quotidienne de 83% des sénégalais qui le portent au quotidien dans les espaces publics. En revanche, il y a encore 17% de sénégalais portent le masque très rarement voire jamais.

La comparaison des résultats pour les 17% de la population qui portent rarement voire jamais de masque montre que le taux de non port du masque:

  • est 26% chez les plus de 55 ans vs 13% chez les 18-25 ans ;
  • est de 30% chez les personnes n’ayant reçu aucune instruction vs 14% chez ceux qui ont effectué des études supérieures ;
  • est de 30% chez les retraités, 27% chez les chômeurs, 19% chez les étudiants vs 7% chez les cadres, 8% chez les non cadres et 11% chez les chefs d’entreprises.

Les régions dans lesquelles le taux de non port du masque est le plus élevé sont : Kédougou (36%), Kaffrine (36%), Fatick (36%), Louga (30%), Matam (30%). Les plus faibles taux sont relevés à Dakar (8%), Thiès (12%) et Sédhiou (15%).

Média

Point de Presse

Les points de presse quotidiens animés par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) sont suivis quotidiennement par plus de 80% des sénégalais à la TV, à la Radio et sur internet et les réseaux sociaux.

Les hommes (84%) sont plus assidus dans l’audience de ces points de presse que les femmes (79%); les jeunes de 18 à 25 ans (88%) plus assidus que les plus de 56 ans (80%); les cadres du secteur formel (93%), les entrepreneurs (89%) et les chefs d’entreprise (89%) plus assidus que les les chômeurs (70%) et les retraités (70%).

Sur le plan régional, les régions dans lesquelles le point de presse est le moins suivi sont Matam (65%), Kaffrine (68%), Sédhiou (62%) et Kédougou (55%). L’audience est plus élevée à Dakar (89%) et Thiès (87%).

TV, radio, Internet et Réseaux sociaux

Les mesures de semi confinement prises par les autorités font que les populations passent plus de temps dans leurs foyers avec comme corollaire un temps passé devant la TV en nette augmentation pour 70% des sénégalais. Le score est similaire pour la radio.

Le temps passé sur internet et les réseaux sociaux a progressé chez 51% des adultes.

L’analyse par catégorie montre que:

  • en pourcentage 59% des jeunes âgés de 18-25ans consomment plus de mégaoctets qu’avant l’arrivée du virus vs 27% des plus de 56 ans ;
  • 72% des adultes ayant fréquenté le supérieur consomment plus de mégaoctets qu’avant l’arrivée du virus, 60% de ceux qui effectué des études secondaires vs 35% chez les personnes n’ayant reçu aucune instruction.

Aides Covid-19

A la date du 26 avril 2020, 13% des ménages sénégalais avaient reçu une aide liée au contexte du Covid-19. Sur ces 13%, les 10% ont été aidées par un démembrement de l’Etat et les mairies et les 3% par des ONG.

Il faut noter que ces aides n’incluent pas celles du Force Covid-19, le fonds d’aide mis en place par l’Etat du Sénégal dans la lutte contre le Covid-19 puisque les distributions de ce fonds devaient officiellement démarrer le 28 avril dans les sites pilotes de Guinaw-Rails Sud et Yenne alors que l’observation s’est arrêtée au 26 avril pour cette étude.

Les aides dont il est question ici ont été essentiellement distribuées par des mairies. Elles consistaient généralement en kits composés de savons et de gels hydro alcooliques.

Le pourcentage de ménages ayant reçu ces premières aides sont est plus élevé dans les régions de Sédhiou (26%), Kaffrine (14%), Saint-Louis (17%) et Ziguinchor (11%).

Les zones ayant reçu le moins d’aide sur cette période sont situées à Dakar (7%), Matam (8%), Diourbel (6%) et Kaolack (9%).

Conclusion

L’étude révèle des répercussions rapides et larges de l’arrivée du Covid-19 au Sénégal sur les revenus, la baisse d’activité, la renonciation à des soins de santé et l’alimentation.

Le port du masque s’est rapidement généralisé en faveur des nombreux spots de communication incitant à l’adoption des mesures barrières. Des disparités régionales existent toutefois en termes d’adoption du masque.

S’il fallait dresser un portrait–robot de la personne la plus affectée sur le plan économique et alimentaire par cette crise, il serait le suivant: une femme de plus de 55 ans qui n’a reçu aucune instruction, travaille dans le secteur informel et habite dans la région de Diourbel, Kaolack, Ziguinchor, Kolda, Kaffrine ou Saint-Louis.

 

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Directeurs marketing: 3 conseils pour booster votre marque

Vous cherchez à introduire ou renforcer la marque de votre organisation?

Selon votre secteur d’activité, la concurrence est plus ou moins exacerbée.

Dans l’agroalimentaire et la beauté, n’hésitez pas à travailler sur une image de « qualité » et de « bien-être ». En effet, plus de la moitié des consommateurs citent la qualité comme premier critère d’achat pour ces deux marchés.

Il en est de même pour les secteurs de l’électronique et de l’électroménager (téléviseurs, four à microondes, climatiseurs,…) notamment pour les ménages aux revenus les plus élevés. Les ménages au budget plus modestes miseront d’abord sur le prix.

La proximité (perçue ou réelle) avec les cibles est un élément à considérer. Il est important d’ « incarner » la marque à travers une présence rapprochée et récurrente des forces de ventes sur le terrain. Une communication axée uniquement sur l’affichage et les réseaux sociaux produit difficilement cette impression de « proximité ».

Ne pas hésiter à mesurer régulièrement (une fréquence annuelle suffit) l’évolution de la notoriété, de l’image et des canaux qui ont produit le plus d’efficacité pour votre communication.

Pour finir, l’identification des « freins » à l’achat permet souvent de booster la part de marché. Cela passe par une communication « rassurante » dirigée vers la partie des consommateurs qui hésitent encore à adopter votre marque.

Suivi-évaluation de projet au Sahel

A toutes les étapes d’un projet, il est crucial de disposer de données de bonne qualité: pour le diagnostic, la formulation, la mise en œuvre et l’évaluation.

Or, dans les pays du Sahel et en Afrique de l’ouest de manière générale, les chefs de projets rencontrent parfois beaucoup de difficultés à accéder à des données fiables, actualisées et à la bonne granularité.

Les instituts nationaux de statistique et les partenaires au développement ont certes mobilisé des efforts considérables pour combler le gap. En 2020, on trouve plus facilement des données pour un sujet donné qu’on pouvait le faire en 2005. Le développement de l’internet y a certainement joué un rôle.

Lorsqu’on arrive enfin à trouver, après des heures de recherches, les si précieuses données portant sur le sujet d’intérêt, il convient de s’entourer de quelques précautions avant de les utiliser dans le diagnostic ou l’établissement d’une situation de référence.

Des données à la bonne granularité?

La définition des indicateurs est une étape importante dans la formulation d’un projet. La précision des sources de vérification également. Cf. Cadre logique.

Avec de la chance, d’autres acteurs ont déjà travaillé sur le phénomène dans la même région. Avec encore plus de chance, vous pourrez accéder à leurs rapports d’études détaillés.

Dans ce cas de figure, vous devrez quand même prêter attention à la granularité des données. Par exemple, vous pouvez trouver des données portant sur les seules unités « ménages » alors que vos propres indicateurs de mesure ciblent les « individus ».

En général, vous aurez rarement accès aux bases de données détaillées issues d’études précédentes. Les annexes des rapports proposent généralement des tableaux de synthèse résumés par âge, sexe ou tout autre critère sociodémographique.

Les subdivisions en classes d’âges sont une illustration courante de ce cas de figure. C’est le cas lorsque vous souhaitez obtenir une mesure d’un indicateur pour la tranche « 15-20 ans » alors que les données disponibles sont agrégées pour la catégorie plus large des « 15-25 ans » par exemple.

Vous pourrez toujours réaliser des approximations pour estimer et déduire les données d’intérêt. Néanmoins, il convient de procéder avec une certaine prudence.

Des données actualisées ?

Deuxième cas de figure: une même organisation prévoit d’exécuter un projet similaire à un de ses projets antérieurs (mais différent), dans une même région et selon la même granularité.

En principe, ici, le problème de « granularité » ne se posera pas. Vous pourrez en général exploiter les bases de données constituées antérieurement. En revanche, les données sont peut être devenues caduques.

Pour gagner du temps et réaliser des économies, on adopte parfois ces études antérieures, à quelques ajustements près, en guise de situation de référence. Cependant, cela peut induire des biais importants dans la mesure des indicateurs pour au moins deux raisons:

  • d’autres organisations (ONG ou des administrations publiques) ont peut être mené des actions ayant eu des effets directs ou indirects sur le phénomène depuis votre dernière intervention ;
  • la structure de base de la population a peut être évolué du fait des migrations pour causes de conflits, insécurité ou sécheresse assez fréquents dans la zone.

Lorsque les ressources le permettent, préférez toujours réaliser une étude actualisée du phénomène, même de manière sommaire. L’idéal est de répliquer les méthodologies antérieures, pour pouvoir bénéficier au mieux de la comparabilité temporelle.

Pour mesurer aussi objectivement que possible, vos résultats sur le terrain, il sera souvent nécessaire de recourir initialement à une enquête de référence dédiée.

L’hétérogénéité des sources de données

Certaines organisations alimentent leur système de suivi-évaluation avec des données issues de sources très diverses. Il peut s’agir de statistiques d’un récent recensement, d’enquêtes de suivi de la pauvreté et de la santé, de rapports trouvés sur internet, de mémoires publiés sur le sujet etc.

Ces données, prises individuellement, sont souvent de bonne qualité. Néanmoins, sont-elles homogènes ou compatibles entre elles?

En général, les méthodologies et périodes de collectes sont très éloignées les unes des autres.

Vous pouvez parfois noter des décalages de quelques mois à quelques années concernant la période de collecte de ces données. Il faudra agréger ou comparer de telles données avec prudence. A votre insu, vous pouvez intégrer des biais difficilement quantifiables dans les mesures.

Les spécificités locales au sein d’une même région administrative

Quatrième cas de figure: vous souhaitez étudier un phénomène dans une commune donnée du Sénégal, du Niger ou du Mali. Cependant, les seules données dont vous disposez sont consolidées au niveau des départements ou régions.

Ici, on fait parfois sans hésitation l’hypothèse (forte) d’une incidence homogène et équidistribuée du phénomène à l’intérieur d’une même région. C’est le cas lorsqu’on suppose une incidence identique de la tuberculose dans les 4 départements qui composent la région de Dakar à savoir Guédiawaye, Pikine, Dakar et Rufisque.

Nous savons tous que cela est rarement le cas dans la réalité. C’est plutôt l’exception.

De telles approximations peuvent manquer de fiabilité pour permettre de mesurer la réussite ou l’échec du projet.

Conclusion

La liste n’est pas exhaustive de situations dans lesquelles vous ne pourrez pas faire l’impasse d’une étude de référence dédiée.

Plus vos données seront précises, plus vous serez en mesure d’optimiser les allocations de ressources financières, techniques et humaines pour plus d’efficacité et d’efficience.

Comme dans le domaine médical, le succès de votre projet (le traitement) dépendra beaucoup de la précision de la situation de référence (le diagnostic).

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